L'aqueduc du Gier à Chaponost

Cédric
0

Si vous avez la chance de passer dans la région et que vous êtes attiré par l'histoire ainsi que les sciences & techniques, je vous conseille d'admirer une merveille d'architecture et d'ingéniosité : l'aqueduc romain du Gier. J'y suis allé cet été et je n'ai pas été déçu de ma visite. J'espère vous en faire profiter dans cet article.

Aqueduc du gier à Chaponost près de Lyon
Aqueduc du gier à Chaponost près de Lyon


Aqueduc du Gier


La photo ci-dessus se situe à Chaponost au niveau de la Route des Pins.


Un vestige de l'époque romaine


L'Aqueduc du Gier est un ancien aqueduc romain probablement construit au 1er siècle après J.-C. pour fournir de l'eau à Lugdunum (Lyon), dans ce qui est aujourd'hui l'Est de la France. C'est le plus long et le mieux préservé des quatre aqueducs romains qui desservaient la capitale de la province romaine de Gallia Lugdunensis, en pleine expansion. Il puisait son eau à la source du Gier, un petit affluent du Rhône, sur les pentes du Mont Pilat, à 42 km au sud-ouest de Lyon.


Suivant un tracé sinueux, à 85 km, l'aqueduc du Gier est le plus long connu des aqueducs romains. Son tracé a été identifié en détail, en suivant les nombreux vestiges. Quittant les hautes terres du massif du Pilat, département de la Loire, l'aqueduc épouse le relief de la surface et traverse le département du Rhône, passant par Mornant, Orliénas, Chaponost et Sainte-Foy-lès-Lyon pour se terminer à Lyon.



Dans son étendue, il s'inspire de tout le répertoire des techniques romaines de construction d'aqueducs, en prenant une pente moyenne de 0,1%, soit un mètre par kilomètre. Il y a 73 km de fossés couverts, posés avec un ponceau en béton de 3 m de haut et 1,5 m de large, enfoncé jusqu'à 4 m de profondeur sous la surface du sol. L'aqueduc passe par 11 tunnels, dont l'un, près de Mornant, mesure 825 m de long. L'accès pour le nettoyage et les réparations se fait par des trous d'homme à une distance de 77 m. 

Il y a une trentaine de tronçons en plein air. Une dizaine de tronçons sont surélevés sur des murs et des arches, qui constituent les vestiges visibles les plus spectaculaires de l'aqueduc.



Quatre tunnels à siphon inversé traversent les vallées fluviales particulièrement profondes et larges de la Durèze, du Garon, de l'Yzeron et du Trion sur des ponts tubulaires élevés sur de hautes arches. Dans ceux-ci, l'eau remplissait une tour de réservoir (castellum) enfoncée au bord d'une pente. Le réservoir effectuait une transition entre l'écoulement en canal ouvert et une conduite de plomb. 


À partir du castellum, l'eau était transportée, maintenant pressurisée, dans un ensemble de tuyaux en plomb étanches posés côte à côte, avec des joints soudés, le long de la pente de la vallée, à travers un pont enjambant la rivière - dont les piliers et les arches sont les vestiges les plus remarquables du système - et le long de la pente de façade, jusqu'à un réservoir légèrement plus bas que le réservoir de tête, ne perdant qu'une petite partie de sa hauteur de chute hydraulique. Les siphons inversés ont permis d'éviter le franchissement de vallées profondes avec des arcades sur arcades, comme au Pont du Gard, qui marque la limite d'un tel système.


Sa date de construction


L'aqueduc de Gier a été construit en une seule grande campagne, car aucune partie n'aurait pu servir avant son achèvement ; cela a dû prendre des années. L'aqueduc de Gier a été daté par Germain de Montauzon au règne d'Hadrien au début du IIe siècle après J.-C., mais, comme le souligne James Stephen Bromwich, sa maçonnerie en pierre réticulée (opus reticulatum) était caractéristique de la fin du Ier siècle avant J.-C. et de la première moitié du Ier siècle après J.-C., plutôt que de la maçonnerie ultérieure. Il note également qu'une fontaine publique récemment creusée sur la colline de Fourvière, datant d'environ 50 après J.-C., n'aurait pas pu être alimentée en eau avant l'achèvement de l'aqueduc de Gier.


Le tracé de l'aqueduc du Gier


Sur la carte du dessous sont représentés les 4 aqueducs qui alimentaient autrefois Lyon :
  1. Aqueduc du Mont d'Or
  2. Aqueduc de Brevenne
  3. Aqueduc de Craponne
  4. Aqueduc du Gier

Tracés des aqueducs qui alimentaient Lyon autrefois
Tracés des aqueducs qui alimentaient Lyon autrefois


Où voir les vestiges à Lyon ?


Si vous vous promenez près du musée Lugdunum, pas très loin du jardin de la visitation et de la montée du télégraphe, vous pourrez admirer les vestiges de l'aqueduc dans la rue Roger Radisson.


Egalement visible au niveau du Fort Saint-Irénée, ne passant dans la rue du Commandant Charcot


Rue Roger Radisson aqueduc lyon
Rue Roger Radisson


Rue du Commandant Charcot aqueduc lyon
Rue du Commandant Charcot

Pour aller plus loin, sachez qu'il existe une randonnée qui s'appelle "Boucle de l'Aqueduc de Chaponost à l'Étang du Boulard". Un bon moyen d'allier pratique sportive et découverte du patrimoine local.


Enregistrer un commentaire

0Commentaires

Vos commentaires sont les bienvenus.

Enregistrer un commentaire (0)

#buttons=(Ok, Go it!) #days=(20)

Our website uses cookies to enhance your experience. Check Now
Ok, Go it!